Avant d’être une monnaie d’investissement, un lingot ou même un actif financier, l’or est avant tout un métal précieux et surtout rare, avec une très faible présence dans la croûte terrestre. Les études tendent à démontrer que l’or représente à peine 0,003 ppm (parties par million) de la croûte terrestre.
Aujourd’hui, l’or représente une industrie générant plusieurs centaines de milliards de dollars, au cœur des marchés financiers, de la joaillerie et des réserves monétaires. Cet enjeu économique est renforcé par la complexité croissante de son exploitation et les défis géopolitiques et environnementaux qui y sont associés.
Dans l’article suivant, nous explorerons donc plus en détail les différentes catégories de gisements d’or, leur répartition géographique et leur importance stratégique et économique.
SOMMAIRE DE L'ARTICLE :
Les gisements d’or peuvent se définir comme des formations géologiques où l’or est suffisamment concentré pour être extrait de manière rentable. Les géologues classent les gisements d’or en plusieurs catégories selon leur origine géologique et leur mode de formation. Les deux principales formes sont :
Ces gisements se trouvent dans les roches dures, où l’or est souvent associé à des minéraux sulfurés comme la pyrite. L’extraction nécessite des techniques minières complexes, telles que le forage et le dynamitage.
Il s’agit de fluides riches en métaux dissous qui circulent dans les fractures de la croûte terrestre sous l’effet de la chaleur géothermique.
L’or, libéré des roches primaires par l’érosion, est transporté par l’eau et se dépose dans les lits des rivières. Ces gisements ont l’avantage d’être plus faciles à exploiter, souvent par des méthodes artisanales ou semi-industrielles.
À l’heure actuelle et en l’état de nos connaissances, certaines régions semblent mieux pourvues en or que d’autres. C’est notamment le cas de la zone dite de la ceinture de roches vertes. Il s’agit d’une ceinture volcanique pouvant atteindre quelques dizaines à quelques milliers de kilomètres (Australie, Canada, Afrique de l’Ouest), les arcs volcaniques (Pérou, Indonésie, Philippines) ou les bassins sédimentaires anciens.
Sans surprise, ces principaux producteurs font également partie des pays ayant les plus importantes superficies au monde. En effet, on retrouve :
- L’ AUSTRALIE qui est riche en gisements orogéniques et alluvionnaires. C’est également le pays qui comptait les plus grandes réserves de mines d'or en 2024, avec en théorie 12 000 tonnes.
- LA RUSSIE qui détient de grands gisements dans la Sibérie orientale et l’Extrême-Orient russe. Ce pays détient les deuxièmes plus importantes réserves d’or au monde.
- LA CHINE qui est le principal producteur mondial grâce à des gisements variés (orogéniques, porphyriques, épithermaux).
- L’AFRIQUE DU SUD qui a longtemps été le leader mondial avec le célèbre bassin du Witwatersrand. Ce pays a une quantité d’or dans son sol estimé à 5.000 tonnes.
- LES ÉTATS-UNIS qui ont un sol riche en gisements épithermaux et les plus importantes réserves d’or au monde.
- LE CANADA qui extrait de l’or dans 10 provinces et territoires, mais principalement en Ontario et au Québec.
Ces dernières années, la Chine a renforcé son rôle de leader sur le marché mondial de l’or. Cela a été rendu possible à la fois par des rachats de tonnes d’or, mais également par des recherches de nouveaux gisements sur son vaste territoire. À ce titre, deux découvertes récentes ont eu lieu :
- LE GISEMENT DE WANGU, dans la province du Hunan, en novembre 2024. Les réserves estimées de ce gisement s’approchent des 1.000 tonnes d’or pour une valeur approximative de 83 milliards de dollars.
Ce gisement est particulièrement exceptionnel puisque sa teneur en or est très élevée, atteignant 138 grammes par tonne de minerai, soit bien au-dessus de la moyenne industrielle mondiale.
- LE GISEMENT DU LIAONING, au nord-est de la Chine, début 2025. Ce site s’étend sur plus de 3 kilomètres d’est en ouest et 2,5 kilomètres du nord au sud. Les dernières estimations suggèrent la présence d’environ 1.000 tonnes d’or également.
Avec l’épuisement progressif des gisements à haute teneur facilement accessibles, l’industrie minière est désormais contrainte d’exploiter des gisements de plus en plus complexes et coûteux.
Pour se faire, il faut recourir à des carrières géantes et à des procédés chimiques intensifs, comme la cyanuration, augmentant les coûts et les risques environnementaux.
La rentabilité d’un gisement aurifère est conditionnée par plusieurs paramètres :
- La teneur moyenne en or (exprimée en grammes par tonne)
- L’accessibilité du site
- Les méthodes d’extraction employées
- La stabilité politique du pays hôte
- Le cadre réglementaire du pays hôte
Aujourd’hui, l’industrie minière se doit d’investir massivement dans l’exploration géologique avancée. Trois évolutions majeures tendent à se développer :
- Les gisements sous-marins et extraterrestres : Des projets de prospection ciblent les grands fonds océaniques. Dans un avenir plus lointain, il est envisagé l’exploitation minière d’astéroïdes riches en métaux précieux.
- Les technologies au service de l’exploration : La modélisation géologique en 3D, l’intelligence artificielle, la télédétection… sont autant de vecteurs qui révolutionnent l’exploration, en optimisant les coûts et en augmentant les taux de réussite.
- Exploration en profondeur : Grâce aux progrès de la géophysique et des technologies de sondage, il devient possible d’identifier des gisements situés à plusieurs kilomètres de profondeur, auparavant inaccessibles.
L’exploitation aurifère a un impact environnemental significatif : déforestation, pollution des sols et des eaux par des substances toxiques comme le mercure ou le cyanure, sans oublier les tensions sociales avec les communautés locales.
Face à ces enjeux, une tendance mondiale émerge vers des normes environnementales plus strictes (ISO 14001), des certifications responsables, ainsi que le développement de l’or recyclé comme alternative durable.