Toujours dans une tendance long terme très haussière, l’or profite de cette rentrée pour poursuivre sa marche en avant avec une progression marquée, franchissant plusieurs seuils historiques.
LE COURS DE L’ONCE D’OR A EFFECTIVEMENT ATTEINT DE NOUVEAUX PALIERS HISTORIQUES À PLUS DE 3.500 DOLLARS L’ONCE.
Bien parti pour s’installer durablement au-dessus des 3.500 dollars, rien ne semble arrêter cet actif qui enregistre une performance à plus de 30% depuis le début d’année.
Si les fondamentaux restent en faveur de ce métal, la trajectoire vers les 4.000 dollars pourrait même rapidement devenir réalité.
Mais, comment peut-on finalement expliquer un tel dynamisme de l’or, notamment ces derniers jours ? Pour y répondre, nous vous proposons un tour d’horizon clair et structuré des facteurs d’actualités impactant ce dernier, afin de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre actuellement.
SOMMAIRE DE L'ARTICLE :
Ces derniers mois, le cours de l’or a atteint des sommets jamais vus sur fond de guerre commerciale décidée par le président américain Donald Trump. L’once (un peu plus de 31 grammes) d’or avait atteint, mi-mars 2025, le plafond symbolique des 3.000 dollars (2.628 euros).
Puis, un autre seuil symbolique a été effacé le mardi 22 avril 2025 puisque c’est la barre des 3.500 dollars (soit 3.000 euros environ) l’once qui a été atteinte pendant quelques heures alors que le président des États-Unis s’en prenait ouvertement au président de la Réserve fédérale américaine (FED), Jérôme Powell, sur son réseau social Truth Social.
Depuis cet épisode d’avril, le cours de l’or à consolider pendant plusieurs semaines y compris pendant l’été, naviguant entre les 3.200 dollars et les 3.400 dollars l’once.
Mais lors de la semaine du 1er septembre, l’or a retesté et cassé avec vigueur les 3.500 dollars. De quoi offrir au métal doré une nouvelle dynamique haussière et une progression de plus de 35 % depuis le début de l’année.
Source : TradingView (vue hebdomadaire)
Le principal moteur de cette agitation sur l’or est l’anticipation d’une prochaine baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (FED) lors de sa réunion du 16 et 17 septembre.
Cette idée a été évoquée pour la première fois lors du symposium de Jackson Hole qui s’est déroulé aux États-Unis entre le 21 et le 23 août dernier. Un évènement annuel très suivi par les marchés financiers, car il réunit les principaux banquiers centraux du monde entier.
Cette perspective crée un environnement généralement favorable pour l’or puisque des taux plus faibles diminuent l’attrait des actifs générant un rendement, tandis que l’or, bien que non rémunérateur, gagne en attractivité comme valeur de réserve.
Dans un autre registre, mais concernant toujours la banque centrale américaine, des pressions politiques initiées par le président américain Donald Trump à l’encontre du président de l’institution monétaire, Jérôme Powell, alimentent toujours les inquiétudes sur l’indépendance de la banque centrale.
Dernier épisode en date à la fin de cet été, le limogeage de la gouverneure Lisa Cook par Donald Trump lui-même. Si Lisa Cook entend défendre sa place devant les tribunaux, la pression constante du président américain pour déstabiliser et mettre sous sa coupe l’institution interroge.
Effectivement, ces tensions accroissent le sentiment de risque systémique, inquiètent les marchés financiers et poussent donc les investisseurs vers des actifs plus sûrs comme l’or.
L’incertitude autour de la viabilité des finances publiques dans plusieurs grandes économies, notamment occidentales, contribue à cette ruée vers l’or.
On peut noter par exemple, que ces derniers jours, au Royaume-Uni, les rendements obligataires à long terme ont atteint leur plus haut niveau en 27 ans, sur fond de tensions budgétaires et d’instabilité politique. De même en France, le rendement obligataire à 30 ans a dépassé les 4,5%, un niveau plus observé depuis 2011, lors de la crise des dettes souveraines.
Source : Trading View (Taux à 30 ans France, vue mensuelle)
Les banques centrales (notamment en Inde, en Chine, en Turquie, en Pologne) poursuivent leurs achats d’or pour diversifier leurs réserves, au détriment des obligations souveraines et du dollar américain.
En effet, depuis 2022, les achats annuels nets de ces institutions dépassent 1 000 tonnes, soit le double de la moyenne observée entre 2016 et 2021.
Les flux d’investissements dans les ETF physiques adossés à l’or sont robustes, soutenant la pression acheteuse sur le marché.
Ces achats institutionnels, plus structurés que les transactions opportunistes et spéculatrices des particuliers, reflètent une conviction profonde dans le potentiel du métal sur le long terme.
Même si le mois d’août a laissé supposer des avancées dans les négociations de cessé le feu entre la Russie et L’Ukraine, il n’en est finalement rien. Ce conflit qui se prolonge, tout comme les tensions entre les États-Unis et le Venezuela, est autant de facteurs qui participent à cette demande pour l’or comme valeur refuge.
Techniquement, le cours de l’or a franchi un nouveau cap en dépassant la résistance située autour de 3.500 dollars. Il amorce désormais une hausse en direction des 3.600 dollars, voire plus si le momentum persiste.
Si les attentes de baisse des taux se concrétisent, qu’elles soient accompagnées d’un dollar faible et d’une demande institutionnelle tenace, l’or pourrait viser rapidement les 3.700 dollars.
Certains analystes estiment même que les prix pourraient atteindre 4.000 dollars l’once d’ici mi2026, notamment si les afflux vers les ETF continuent.
Finalement, seule une remise en ordre politique ou économique (restauration de la confiance dans la FED, consolidation budgétaire, résolution des conflits géopolitiques) pourrait infléchir cette dynamique.