Mais la hausse du cours de l’or observée fin août est-elle durable ? S’agit-il d’un simple phénomène d’anticipation ou d’une tendance amenée à se poursuivre ?
SOMMAIRE DE L'ARTICLE :
Sans conteste, la traditionnelle réunion des banques centrales à Jackson Hole cet été a donné le ton de la rentrée.
Après avoir maintenu son taux directeur inchangé à 4,33 % depuis janvier, la Réserve fédérale américaine semble désormais prête à entamer une phase d’assouplissement monétaire. Le marché anticipe désormais une à deux baisses de taux attendues d’ici décembre.
Les propos de Jerôme Powell, prononcés lors du symposium le 22 août, ont largement alimenté l’élan observé sur les marchés financiers. Il a notamment déclaré que « la balance des risques pourrait justifier un ajustement » de la politique monétaire, suggérant une forte probabilité de baisse du taux directeur.
En effet, cette perspective est notamment justifiée par les signes de ralentissement du marché de l’emploi aux États-Unis. En juillet, seuls 73 000 emplois ont été créés, un chiffre nettement inférieur aux attentes, confirmant l’essoufflement constaté depuis la fin du printemps.
Dans le même temps, le taux de chômage est remonté à 4,2 % depuis plusieurs mois, ce qui nourrit les inquiétudes d’une possible aggravation de cette tendance.
Historiquement, une baisse du taux réel, souvent induite par un assouplissement du taux directeur de la banque centrale, tend à soutenir la progression du cours de l’or. En effet, lorsque les taux réels diminuent, l’or devient mécaniquement plus attractif.
Une autre manière de lire ce phénomène consiste à rappeler qu’une rémunération plus faible du capital aux États-Unis exerce une pression baissière sur le dollar, ce qui, par effet miroir, favorise la hausse du prix de l’or. Exprimé en euros, le cours de l’or progresse plus modérément.
Si l’inflation reste élevée, avec une progression annuelle de +2,7 % en juillet et une inflation sous-jacente encore supérieure, l’or bénéficie donc avant tout de l’anticipation d’une détérioration des conditions économiques au cours des prochains mois.
La confirmation de ce scénario pourrait ainsi déclencher le mouvement haussier attendu par de nombreux investisseurs.
Mais l’effet d’une baisse des taux sur le cours de l’or repose avant tout sur les anticipations des marchés financiers. La dernière anticipation d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale avait ainsi entraîné une progression durable d’environ 500 $ du prix de l’once, avant et après la baisse effective du taux en août 2024.
Si un scénario similaire devait se reproduire, l’or pourrait évoluer dans une zone comprise entre 3 900 et 4 000 $ l’once. Toutefois, le métal jaune affiche encore des signes de résistance technique et ne paraît pas totalement libéré de sa zone de congestion actuelle.
Pour les investisseurs, l’or présente aujourd’hui de multiples avantages en 2025 :
- Face aux incertitudes internationales élevées qui pourraient encore s’accentuer. Plus que jamais, l’or apparaît comme la seule alternative crédible au dollar, dont la valeur est fragilisée par sa dépréciation et par un relatif isolement sur la scène internationale, y compris dans les réserves des banques centrales.
- Face au risque de ralentissement économique alors que les marchés actions restent exposés aux fluctuations de l’activité, l’or conserve un rôle défensif et protecteur du patrimoine. Tandis que l’or a progressé, le cours des actifs plus spéculatifs comme celui du bitcoin a diminué.
Au-delà de ces aspects conjoncturels, l’or physique offre trois atouts majeurs qui se renforcent cette année :
- SÉCURITÉ EN TANT QUE NOUVELLE FORME D’ÉPARGNE : l’or ne dépend d’aucune contrepartie. Dans un contexte marqué par des pressions politiques sur la Fed ou par l’instabilité géopolitique, cet atout prend toute son importance. À titre d’exemple, les menaces de Donald Trump à l’égard de certains banquiers centraux suscitent des doutes quant à l’intégrité du dollar.
- RENTABILITE A MOYEN ET LONG TERME: la progression régulière des prix de l’or (près de +4 % en août) illustre son potentiel, particulièrement en période de baisse des taux, comme ce fut déjà le cas à l’été 2024.
- LIQUIDITE : l’or peut être facilement revendu ou converti, même pour un investisseur peu expérimenté.
Le franchissement du seuil des 3 500 $ l’once marque un tournant pour l’or après plusieurs mois d’hésitation.
Porté par l’affaiblissement du dollar et par l’anticipation très probable d’une baisse des taux de la Réserve fédérale, l’or fait exception face aux indices boursiers ou aux cryptomonnaies.
La faiblesse persistante du marché de l’emploi américain alimente la conviction des investisseurs que la Fed n’aura d’autre choix que d’assouplir sa politique.
Historiquement, la baisse des taux réels a toujours constitué un catalyseur puissant pour l’or. Si le scénario de 2024 devait se répéter, le cours pourrait évoluer vers une zone comprise entre 3 900 et 4 000 $ l’once. Mais la fin du mois d’août ne permet pas de juger de cette perspective avec assez de clarté.
Dans ce climat d’incertitude, l’or physique s’impose par sa sécurité, sa rentabilité à moyen et long terme et sa liquidité. L’or brille plus que jamais !